Une étude récente effectuée en France par l’INSERM s’est penchée sur l’origine des troubles graves du comportement alimentaire. Voici les conclusions assez étonnantes auxquelles ces chercheurs sont arrivés.
Une protéine bactérienne sous la loupe
Depuis longtemps, de nombreuses études scientifiques ont tenté de relier l’anorexie mentale et la boulimie à des causes génétiques, neurobiologiques ou psychiatriques, sans réel succès. L’équipe INSERM, dirigée par le professeur Serguei Fetissov de l’Université de Rouen pourrait bien avoir trouvé réponse à cette énigme ; l’étude en question a comporté l’analyse des données de 60 patients souffrant de TCA (troubles du comportement alimentaire). Il y a quelques jours, ces chercheurs sont arrivés à la conclusion que le mécanisme moléculaire impliquant ces dérèglements pourrait découler d’une protéine bactérienne (la ClpB), considérée comme la réplique quasi exacte de la mélanotropine, mieux connue sous le nom d’hormone de la satiété.
L’action de la ClpB dans l’organisme
La diminution ou l’augmentation de l’effet de satiété se jouent d’abord dans le tube digestif avant que des messages soient envoyés au cerveau. Or, les anticorps produits par les intestins reconnaissent soit la mélanotropine ou la ClpB qui lui ressemble. Dans le second cas, c’est ce qui entraînerait une diminution ou une augmentation de la sensation de satiété, avec une mauvaise gestion de l’appétit pour conséquence.
Le stress, un facteur aggravant
Il a été constaté, dans cette même analyse, que 15 à 20% des patients souffrant de ces troubles alimentaires étaient des jeunes femmes et des adolescentes estimées fragiles psychologiquement. Ces dernières présenteraient soit de l’anxiété, de la nervosité, ou du stress, ce qui favoriserait l’activation de cette protéine dans les intestins, en les rendant plus perméables à l’action des différentes bactéries.
En conclusion
L’origine de l’anorexie et de la boulimie ne serait donc pas seulement d’ordre psychique, comme plusieurs médecins l’avaient cru jusqu’ici. L’équipe de l’INSERM poursuit cette étude afin de tenter de trouver des voies thérapeutiques à ce dérèglement.