Encore aujourd’hui, les mécanismes de l’anorexie et de la boulimie restent peu connus. Pourtant, ces deux maladies font chaque année plus de victimes, surtout chez les adolescents. Si les facteurs psychologiques sont bien sûr essentiels à étudier pour mieux comprendre les ressorts de ces troubles alimentaires, les chercheurs se penchent également de plus en plus sur des éléments purement médicaux pour expliquer ces dérèglements. Ainsi, des médecins travaillant pour l’Institut National de la Santé et de la Recherche Médicale (INSERM) viennent de publier les résultats de leur étude. Il semblerait que les bactéries intestinales aient un rôle primordial à jouer dans la régulation de la satiété.
Le rôle des protéines intestinales dans le développement des troubles alimentaires
Vous le savez bien, nos réactions devant un repas sont parfois imprévisibles. Pour une raison inconnue, on se jette parfois sur la nourriture sans jamais réussir à se rassasier tandis que, d’autres fois, l’estomac se noue et il est difficile d’avaler quoi que ce soit. L’étude de l’INSERM met en évidence que ces comportements sont à imputer à la flore intestinale. Elle va même plus loin, en pointant du doigt la protéine CIpB, qui serait la première responsable des troubles alimentaires compulsifs. En effet, elle produirait des anticorps luttant contre la mélanotropine, plus connue sous le nom d’hormone de satiété. Cet affrontement induit un déséquilibre, qui peut s’exprimer par une perte complète d’appétit ou, au contraire, par une incapacité à se sentir rassasié.
Un nouvel espoir pour les malades
Grâce aux résultats encourageants de cette étude, les chercheurs espèrent mettre au point un traitement afin de mieux contrôler les effets de la protéine CIpB sur la santé. Toutefois, il est inutile d’espérer la commercialisation d’une pilule miracle puisque des causes complexes sont à l’origine des troubles alimentaires compulsifs. En plus de médicaments, la guérison ne peut passer que par un dialogue avec ses proches et des professionnels de santé et par une rééducation alimentaire progressive.